Nicholas Winter

La série “Condition” capture le silence de la nuit, mais nous amène également à nous interroger comment elle pourrait être interprétée. La nuit, le vide, le manque de personnes, utilisé comme une métaphore pour être évité voire exclu de quelque chose. 
Ce “quelque chose”, en tant qu' ”événement”, n'est pas pertinent, mais les œuvres visent à transposer une autre réalité. Ce travail joue avec l'idée de capturer un état psychologique, un sentiment ressenti en raison des conditions présentes, un sentiment d'être exclu de quelque chose qui se passe quelque part qui peut ou non être un attachement personnel. Être dans un endroit mais loin de là où vous pensez que vous devriez être.

Nous sommes entourés et submergés par le visage qui plaît ou devrait plaire. Dans les publicités, les magazines, la télévision, en ligne et hors ligne, il est toujours présent. 

Nous vivons dans un monde de selfies, de visages qui plaisent au créateur de l'image, définissant ce à quoi ils doivent ou devraient ressembler.

En revanche, « n'oubliez pas, souvenez-vous » présente une vision différente du portrait. 

Les modèles sont assis et pris en photographie avec une pose longue face à leur reflet dans un miroir. C’est ainsi que la dynamique du visage se transforme en un portrait « intérieur » plus personnel et plus profond. 

Grâce à cette procédure, les visages se déforment et cessent de chercher à plaire. Au contraire, ils deviennent presque transparents, ouverts, vulnérables, une fenêtre sur un monde plus personnel.

L'expérience vécue pendant la durée du portrait est comme si le "je" poétique surgissait de derrière le visage extérieur ; une essence allégée de la personne et des "choses" qui l'habitent. C'est comme si nous regardions à l'intérieur du portrait, du modèle, là où se trouvent la peur, la douleur, le plaisir, l'amour et la perte, et les souvenirs. C'est là que se trouve la fragilité du "moi intérieur" sous la surface, exposée et mise à nu dans l'intention de créer un moment de réflexion.

La série “Nulle Part”, composée de 16 photographies, n'est pas une histoire, ni une morale, ni une expérience vécue, mais l’interprétation d'un ensemble de pensées, une réponse cumulative à un sentiment, inconscient et conscient, en lien avec une progression.

Cette recherche photographique repose sur un dialogue tripartite entre un enfant et un adulte et des sujets de contes de fées. C'est une conversation à travers des métaphores, des images d'idées, dans laquelle il y a un élément de prudence transmis à l'enfant, mais aussi simultanément, une projection personnelle du besoin de sécurité, non seulement pour l'enfant, mais aussi pour l'adulte, dans l'acceptation que le changement est inévitable.

La série “Paysages” est un travail photographique soulignant notre besoin de calme. Pour trouver de l'espace dans l'agitation du quotidien, un moment de réflexion, les oeuvres ont une vertue de réconfort telle une pause dans l’espace temps,

L'idée de créer des décors en me concentrant sur les horizons, les lignes et les motifs avec l'utilisation du film Polaroid "Chocolat", m'a permis d'améliorer l’abstraction à travers la couleur et la sensibilité de l'émulsion du film chimique permettant d’obtenir une texture picturale du paysage.